Les fresques murales dans les Alpes-Maritimes

Les Alpes-Maritimes présentent une caractéristique architecturale tout à fait remarquable : le décor peint. Cette pratique picturale se développe particulièrement à l’intérieur des anciennes frontières du comté de Nice jusque dans les années 1920.

La mythologie grecque et la Renaissance italienne

vallee de la tinéeLes vallées de la Tinée, de la Roya et de la Vésubie sont riches d’exemples ainsi que les villes du littoral de Menton à Nice. On retrouve un certain nombre de façades peintes à l’ouest du Var mais de façon plus épisodique.
Le décor peint, en dehors des édifices religieux, se retrouve principalement sur des maisons bourgeoises, parfois accompagné d’éléments décoratifs en relief : stuc et moulures. Ces maisons individuelles, à un ou deux étages, ont toutes comme caractéristique commune un toit à débordement, soutenu par des corbeaux sculptés, qui protège le décor du soleil et des intempéries. Cet élément est présent dans l’architecture italienne du Piémont, de la Ligurie et de la Lombardie.
Le décor peint est composé d’un ensemble d’éléments décoratifs : les corniches et les encadrements de fenêtre en trompe lil, les frises et les panneaux muraux. Les frises relèvent principalement de deux styles différents, caractéristiques d’époques distinctes. Les frises néo-classiques, dont les motifs sont principalement empruntés à la mythologie grecque, figurent des sphinx, des lions ailés ou des mascarones emprisonnés dans des arabesques et des volutes de feuillage. Elles sont très homogènes et rappellent les décorations des palais italiens de la Renaissance.
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Palette de couleurs et maîtrise technique

Locre jaune, locre rouge, la terre de Sienne et la terre d’ombre sont les principaux pigments utilisés. A la fin du XIXe siècle, les frises Art Nouveau, aux motifs principalement floraux, succèdent aux premières. La palette de couleurs s’enrichit avec une dominante de bleu, de vert et de mauve. Certaines sont parfois aussi le fait de commanditaires excentriques ou passionnés. Il se trouve aussi, particulièrement à Menton, de véritables petits tableaux représentant des paysages lacustres avec des voiliers. La pérennité de ces décors a été le souci constant des peintres fresquistes, pour la plupart des immigrés italiens venus travailler dans cette région en pleine expansion économique.
La maîtrise des techniques et du dessin a fait la renommée de certains d’entre eux, telle la famille Cerruti Maori à Menton. Avec l’apparition de matériaux de construction novateurs, une conception de l’urbanisme axée sur la verticalité et l’arrivée de nouvelles populations, moins riches que les nobles anglais ou les tsars russes, cette tradition du décor peint a peu à peu été abandonnée. La région conserve néanmoins de nombreux témoignages de cette particularité architecturale.

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